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  • Photo du rédacteurluvialilithfilms

CARRIÈRE VERSUS MATERNITÉ : UN DILEMME INCONCILIABLE ?

Dernière mise à jour : 28 nov. 2022

Ayant passé la barre de la quarantaine, je constate avec étonnement qu’autour de moi, plusieurs femmes ont, soit un épuisement professionnel à leur actif, soit accepté un emploi insatisfaisant pour se rapprocher de la garderie ou de l’école, soit diminué leurs heures professionnelles afin de concilier le travail et la famille. En parallèle, j’observe leur conjoint gravir les échelons et accumuler des REER pendant qu’elles travaillent à temps partiel, qu’elles sont enceintes, en congé de maternité ou en arrêt de travail.


Oui, il existe des exceptions, et les congés de paternité sont à la hausse depuis quelques années, mais ne peut-on pas affirmer sans l’ombre d’un doute que la femme carriériste et l’homme au foyer sont encore des archétypes rares en 2022 ?


En tant que réalisatrice et mère de deux enfants, j’ai dû écourter mon congé de maternité pour intégrer l’INIS. Puis, j’ai été amenée à voyager quelques semaines par an pour assister à la présentation de mes films à l’international et à participer au Marché du film de Cannes. Lorsque j’en parlais à d’autres mamans, je recevais des commentaires tels que : « Pis ton chum est correct avec ça… que tu partes pis qu’il s’occupe des enfants pendant ce temps-là? ». Chaque fois que j’ai soulevé le thème de la carrière versus la maternité, j’ai pu constater à quel point il anime et engage les conversations.



L’INÉGALITÉ HOMME-FEMME : UN SUJET USÉ ?... PAS PLUS QUE LES FEMMES QUI LA SUBISSENT !


Bien qu’elle paraisse dépassée, la question de l’inégalité homme-femme en ce qui a trait à la charge domestique et financière est non seulement encore d’actualité, mais d’autant plus préoccupante que ses effets délétères ont été amplifiés par la pandémie.


Il m’apparait primordial de mettre de l’avant cet enjeu de société à travers mon travail de cinéaste, et ce, plus particulièrement dans le cadre de mon long-métrage « Le jour où le dromadaire est parti ».


Trouver des solutions pour partager la charge domestique et financière des mères avec leur partenaire me semble essentiel si l’on souhaite éviter que ces dernières s’écroulent sous le poids d’existences cumulant tout à la fois une quête de bien-être personnel, une réponse efficace aux lourdes exigences sociales et familiales ET un parcours professionnel tant payant que satisfaisant.


LE JOUR OÙ LE DROMADAIRE EST PARTI : L’HISTOIRE DE MILLIERS DE FEMMES


Dans mon film « Le jour où le dromadaire est parti », ELIZABETH, une artiste peintre de 27 ans, tombe enceinte d'ALEXANDRE (37 ans), un photographe carriériste, et se retrouve tiraillée entre son désir d'être « une bonne mère » et les sacrifices qu'elle doit faire pour atteindre ses grandes ambitions professionnelles.


En réalisant mon premier long-métrage, j’espère de tout cœur que l’histoire d’Elizabeth saura toucher le public et faire avancer la réflexion sur la place de la maternité au cœur des cellules familiales, et ce, en regard du développement personnel et professionnel des femmes. À une époque qui ne ressemble en rien aux réalités des années 50, je crois sincèrement que tout devrait être mis en place pour que ces dernières, comme leurs homologues masculins, puissent poursuivre leurs rêves et aspirations en l’absence complète de contraintes et de jugements.



 

FAVORISER L’INTÉGRATION DES FEMMES ET DES PERSONNES MARGINALISÉES DANS LE MILIEU DU CINÉMA


« L’industrie a créé une norme pour un style de vie qui ne tient pas compte de la sécurité des femmes ou des besoins des mères. » [1]


À travers mon long métrage, comme à travers toutes mes réalisations, je souhaite en outre favoriser l’inclusion des femmes et des personnes marginalisées dans les milieux contingentés des arts et du cinéma en particulier.


À ce sujet, un rapport de Nauzanin Knight datant de janvier 2022 explique qu’un « thème récurrent dans les réponses aux interviews des femmes PAADC* et des femmes blanches est qu’il y a dans l’industrie un certain « esprit de clique », et que cette dynamique sociale est « intimidante » pour les débutants, en particulier les femmes et celles qui viennent de communautés qui ont été confrontées à des obstacles systémiques et structurels à leur entrée. » Selon ce rapport, cet « esprit de clique » ferait partie des multiples raisons qui restreindrait l’accès des femmes à l’information, aux collaborations ainsi qu'aux décideurs et financiers du cinéma susceptibles de les faire progresser dans l’industrie. [2]


*Acronyme pour « personnes autochtones, afro-descendantes et de couleur », auxquelles nous ajouterions notamment « personnes issues de la communauté LGBT+ » et « personnes handicapées » ; Alexa Carle-Hébert, actrice principale du film, étant elle-même quadriplégique depuis une dizaine d’années.


UN FINANCEMENT INDÉPENDANT ESSENTIEL AUX PRODUCTIONS FÉMININES


« Presque la moitié des films subventionnés [au Québec] en 2018-2019 ont été réalisés par des femmes. Elles n'ont toutefois reçu que le tiers de l'enveloppe budgétaire. » (2020) [3]


Lilith Films est toujours à la recherche de collaborateurs et de commanditaires pour ses projets dans le but de déployer sa mission le plus largement possible.


« Depuis 2006, Lilith Films produit des films bouleversants à l’esthétisme audacieux tout en laissant une grande place aux femmes et aux personnes marginalisées tant devant que derrière la caméra. La mission de l'entreprise est de créer des films qui se démarquent par leur point de vue et leur originalité. »


Pour en savoir plus et nous soutenir, consultez nos projets en développement!


 
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